Réseau des Associations Professionnelles Francophones (RAPF)
Ce réseau a été créé le 11 Octobre 2011 par cinq associations professionnelles francophones, avec l’aide de l’Organisation Internationale de la Francophonie (O.I.F.).
Son but est la mise en commun des stratégies de protection de la langue française dans le monde professionnel (voir site : http://www.francophonie.org/Un-reseau-des-associations.html)
Le RAPF regroupe au stade actuel treize associations professionnelles implantées, en plus de la France, dans les divers pays francophones d’Afrique, au Liban, au Québec, en Belgique et en Suisse Romande. Ces associations, très diversifiées, regroupent aussi bien des notaires (ANF), des géomètres (FGF), des experts comptables et commissaires aux comptes (FIDEF), des normalisateurs et qualiticiens (RNF), des ingénieurs et scientifiques (UISF), des spécialistes en management de projet (AFITEP), des technologistes biomédicaux (ASSITEB-BIORIF), des fonctionnaires des organisations internationales (AFFOI), des physiothérapeutes/kinésithérapeutes (FIOPF), des infirmiers et infirmières (SIDIIEF), des ingénieurs et responsables de maintenance (AFIM), des pharmaciens francophones (CIOPF) et des jeunes dirigeants d’entreprise en international(CJD-I).
Il rappelle que la francophonie économique représente 14% de la population mondiale, 20% des échanges économiques et 11% des échanges de produits et services culturels
Le RAPF a été officiellement lancé lors du Colloque sur la Francophonie Professionnelle tenu le 20 Mars 2012 dans les locaux de l’OIF.
Manifestations du RAPF
Le RAPF a donné lieu à diverses manifestations, dont la dernière s’est tenue le 4 Décembre 2013 par un séminaire sur la formation professionnelle, intitulé « Former en français : un atout pour la compétitivité mondiale ».
Divers aspects ont été évoqués au cours de ce séminaire.
Il a été notamment souligné par divers interlocuteurs l’importance de développer les systèmes de normalisation en langue française, les normes étant à la base des échanges économiques. Le pilotage de cette action est organisé par l’organisme « Réseau de Normalisation et Francophonie (RNF) », membre fondateur du RAPF, mis en place par le Bureau de Normalisation du Québec et l’AFNOR et représenté dans la plupart des pays utilisant la langue française (voir site : http://www.lernf.org).
D’autres communications ont été présentées par les représentants de la Suisse, du Cameroun, du Sénégal, du Québec, de la France et du Burkina-Faso, sur la formation professionnelle dans différents métiers.
La représentante Suisse, haut fonctionnaire au Secrétariat Suisse à la formation, s’est posée la question de l’adaptation à l’Afrique des programmes européens, insistant sur l’importance de ne pas opposer formation initiale et formation professionnelle.
(A noter au passage que les Suisses, où la formation professionnelle est du plus haut niveau, évoquent souvent la différence entre l’approche française, basée sur l’acquisition de « connaissances », et l’approche suisse, basée sur l’acquisition de « compétences ».On lira avec intérêt le site sur les faits et données de la formation professionnelle suisse :http://www.news.admin.ch/NSBSubscriber/message/attachments/30151.pdf).
Le Président de l’AFIM s’élève contre la tendance actuelle vers l’enseignement « virtuel » basé exclusivement sur l’ordinateur et insiste sur le besoin de revenir à l‘enseignement concret de la technologie. Ce n’est pas par ordinateur qu’on apprend à souder sans tuyau, à tourner une pièce sans tour pas plus qu’à faire du vélo sans bicyclette… Par contre il a insisté sur l’importance d’une « stratégie numérique de la francophonie » et évoqué les actions entreprises par son organisation pour maintenir la place du français dans les systèmes internationaux d’échanges numérique des données, en particulier pour les catalogues de produits.
Ont été également évoqués les cours universitaires pour tous en ligne (MOOC, pour « massive open online courses », ou « Flots – formations en ligne ouvertes à tous » voir le portail Océan : http://www.ocean-flots.org).
Le représentant de la SOFIOM, membre de l’UISF, a présenté l’ensemble suivant de bonnes pratiques en matière d’éducation et de formation professionnelle:
– la formation professionnelle doit, qualitativement et quantitativement, correspondre aux besoins de l’activité professionnelle du pays, sans oublier que les effectifs des entreprises comprennent en gros 5% de cadres, 15% de techniciens et d’agents de maîtrise et 80% d’exécutants. Ce qui privilégie la formation professionnelle (exemples de la Suisse et de l’Allemagne)
– entreprise et éducation professionnelle ne doivent pas constituer deux univers séparés, mais les ponts entre elles doivent être nombreux, notamment pour l’élaboration des programmes et l’alternance
– dans l’éducation professionnelle, il faut apprendre à faire travailler ensemble la tête et les mains. L’ordinateur est un outil puissant, mais il ne peut remplacer le contact physique avec le professeur, ni l’apprentissage de la technologie (quels sont les outils, et comment s’en servir), ni celle de l’habileté manuelle (qui apprend entre autres à savoir « mouiller sa chemise »).
– la première des notions à apprendre est celle de la sécurité au travail. On n’a pas le droit d’envoyer un stagiaire sur un lieu de travail sans qu’il n’en ait appris les notions de base
– on ne travaille jamais seul en entreprise. Il faut apprendre, dès l’école, à savoir travailler en équipe, à savoir communiquer, et savoir s’accepter entre collègues, chacun ayant ses qualités et ses travers
En conclusion, un certain nombre de recommandations ont été formulées, à commencer par le recensement de ce qui existe en matière de formation en Francophonie, le renforcement des liens entre le monde académique et les professionnels, le suivi de l’évolution des métiers en fonction des divers contextes, la bonne adaptation des programmes aux jeunes, et finalement penser au long terme, ce qui nécessite l’appui des gouvernements.
par Gérard Neyret