L’Expatrié et l’électricité domestique
17 h 01 min in Actualité, Information by webmaster
(De quelques imprévus d’une rencontre)
(Note préliminaire – Ce texte se borne à présenter au futur expatrié n’ayant pas connaissance spécifique du métier d’électricien quelques généralités à savoir. Ses sources proviennent tant des sites Web cités, que de l’expérience personnelle du rédacteur)
Les découvertes du nouvel expatrié
L’électricité est la forme d’énergie la plus répandue dans le monde, que ce soit dans les maisons, les bureaux , les hôtels, les bâtiments publics, les usines et les chantiers.
Ceci étant, l’expatrié transplanté dans de nouveaux pays éprouvera quelques surprises, en découvrant les multiples configurations du courant électrique et de sa distribution sur la planète, fruits de l’histoire aussi bien que des influences respectives de l’Europe ou de l’Amérique. Il s’émerveillera donc, en ce domaine comme en d’autres, de la diversité de l’espèce humaine…
S’il doit résider dans un pays à environnement difficile, il devra apprendre à faire face aux fréquentes coupures de courant, souvent inopinées et de durée imprévisibles, et à leurs conséquences. Tension et fréquence peuvent y être quelque peu fluctuantes, ce qui entraîne fluctuations d’éclairage, grognements de moteurs, « pleurage » d’électrophones. Il devra aussi prendre garde à la dangerosité de certaines installations (risque d’électrocution… ou d’incendie : environ 25% des incendies sont d’origine électrique)… et parfois aux arnaques et au vol d’électricité.
Si l’expatrié part en famille dans de tels pays, il doit savoir que la découverte inattendue de la fréquence et de la durée de telles coupures de courant ont un effet désastreux sur le moral d’une épouse. En ce domaine comme en d’autres, il est sage d’informer son épouse avant de partir, quitte même à noircir un peu la situation, de telle façon qu’elle s’y attende et s’y prépare. Il vaut infiniment mieux qu’elle découvre une fois sur place que cette situation est « moins pire » que ce qui lui avait été décrit…
Quelques recommandations générales
Le premier soin du futur expatrié sera de se renseigner sur les principales caractéristiques de l’électricité domestique du pays d’accueil : tension (110/127 volts ou 220/240 volts), fréquence (50 ou 60 périodes), type de prises de courant, pour savoir si le petit équipement électrique qu’il emmènera avec lui (rasoir) peut s’y adapter – sachant qu’il y a en général incompatibilité entre les appareils prévus pour fonctionner sur courant à 50 périodes et un réseau à 60 périodes (type américain). A noter cependant que bon nombre de chargeurs (« adaptateurs ») d’ordinateur portable, de téléphone ou d’appareil photo, composés de diodes transformant le courant alternatif en courant continu basse tension alimentant l’appareil, peuvent fonctionner indifféremment avec une alimentation (input) à 50 ou 60 périodes, certains de 100 à 240 volts, d’autres de 200 à 240 volts (lire les notices ou les indications sur le chargeur).
Il pourra trouver les informations nécessaires sur quelques sites Web, tels que :
http://www.worldsstandards.eu/electricite.htm
http://fr.wikipedia.org/wiki/Electricite_domestique
http://fr.wikipedia.org/wiki/prise_electrique
En ce qui concerne l’usage de son téléphone portable à l’étranger, il consultera avec intérêt le site du Guide du Routard, consacré à l’usage du téléphone à l’international :
http://www.routard.com/guide_dossier/id_dp/85/ordre/2.htm
Une autre précaution sera de se renseigner sur la fréquence des coupures de courant, ce qui est malheureusement le cas de nombreux pays en développement faisant face à des contraintes financières majeures (Afrique Noire, Moyen Orient, Caraïbes, sous-continent indien… ). Certains signes ne trompent pas : poteaux électriques de distribution avec fils passablement emberlificotés, multiplication de petits groupes électrogènes chez les particuliers ou commerçants, usines produisant elles-mêmes leur courant…
Electricité et logement
Dans ces pays, les hôtels de type international sont en général équipés de groupes électrogènes automatiques assurant à leurs clients la permanence du courant. Mais le problème se posera par contre à l’expatrié de longue durée devant louer un appartement ou une villa sur place dans les pays à coupures fréquentes… ce qui pose une vraie question si l’expatrié part en famille (les coupures de courant trop fréquentes et trop longues affectant sérieusement le moral de la famille).
La première des choses à faire sera de relever les indications de son compteur électrique en présence du propriétaire, ce qui nécessitera de connaître la transcription des chiffres en langage local. Si en Europe on utilise les chiffres « arabes », dans de nombreux pays du Moyen-Orient on utilise les chiffres « hindous » (voir leur description dans http://fr.wiktionary.org/wiki/chiffre_hindou), qui d’ailleurs présentent entre eux de légères différences entre Moyen-Orient occidental et Moyen-Orient oriental. La transcription manuscrite courante des chiffres peut parfois poser problème à l’expatrié (dans certains pays on confond souvent les transcriptions du 2 et du 3…). Et ne parlons pas de toutes les façons d’écrire les chiffres en Extrême-Orient ! La lecture du compteur gagnera à être transcrite en deux exemplaires cosignés (un pour le propriétaire, un pour le locataire), et il conviendra de savoir par qui et quand seront payées les factures d’électricité, notamment en fin de contrat de location. Si le logement reste vide une certaine période de temps (par exemple durant les congés de l’expatrié), il sera bon de relever les indications du compteur en partant et en rentrant… pour vérifier si un intrus n’a pas posé une dérivation sauvage, lui permettant de s’alimenter aux frais de l’expatrié (cas vécu !).
La deuxième chose sera de voir où est et comment est l’interrupteur général du logement, et comment il est protégé, à l’amont et à l’aval : système différentiel dans les installations récentes des pays développés, mais de façon plus fréquente fusibles à cartouche, voire même encore fusibles à fil de plomb. Il conviendra de s’assurer d’avoir des rechanges pour ces divers fusibles. Dans un appartement ou une villa, il faudra identifier les boîtes à fusibles dispersées.
La troisième chose sera d’inspecter l’installation électrique du logement, et d’abord d’en connaître le voltage (certains logements anciens sont dotés de deux réseaux : 220 et 110 volts, pour être avoir plus de chance d’avoir une alimentation en cas de coupure locale…). Il est vivement conseillé à l’expatrié d’avoir un contrôleur de tension, pour connaître le voltage, et également vérifier le voltage entre chaque broche de prise et la terre (par ex. sur un tuyau d’eau). Il conviendra de se méfier si la plus basse de ces tensions (celle du neutre) par rapport à la terre est supérieure à zéro, ce qui signifie que la mise du neutre à la terre n’est pas optimale. Se méfier si en touchant un appareil domestique on sent un picotement dans les doigts : cela signifie un défaut d’isolement, (ou une mise à la terre défectueuse) à signaler à un électricien : l’appareil peut en effet devenir dangereux.
Il faudra regarder visuellement de près l’installation électrique et son isolement, notamment dans la cuisine et les salles d’eau (prises, éclairage), et vérifier s’il n’existe pas ça et là des fils dénudés. Certains bâtiments très anciens sont encore équipés de fils électriques torsadés qui ne sont pas imperméables, et peuvent être dangereux s’ils sont mouillés. Egalement vérifier l’alimentation de l’électroménager, des lampes de chevet et des appareils électriques de climatisation, de ventilation ou de chauffage. Se souvenir que le risque d’électrocution est maximal, quand il y a à la fois électricité et présence d’eau, ce qui est le cas des salles de bain (ce fut la cause de la mort du célèbre chanteur Claude François) et des cuisines, ou en lavant à grande eau les carrelages. Le risque est moins grand quand on est sec, avec des chaussures à semelle isolante (caoutchouc, crêpe) ; il est maximal quand on est mouillé (transpiration) et les pieds nus à même le sol.
En ce qui concerne les prises de courant de type local, l’expatrié se renseignera avant son départ pour trouver des adaptateurs pour son équipement. Attention : les adaptateurs vendus en Europe ne prévoient pas tous les types de prises, en particulier celles employées dans les pays de tradition britannique ancienne (Afrique anglophone, sous-continent indien) ; on peut les trouver sur place. Il faut cependant résister à la tentation dangereuse de faire des branchements plus ou moins bricolés avec des fils volants, plus ou moins bien isolés au chatterton. D’une façon générale :
– toujours débrancher un appareil électrique ou couper le courant avant d’intervenir dessus. Attention à ce que le courant ne soit pas alors rétabli par une autre personne ! Une étiquette apparente sur l’organe de coupure doit en interdire la manœuvre jusqu’à la fin des travaux (c’est ce qu’on appelle une « consignation de l’équipement »)
– la sécurité électrique étant incompatible avec le bricolage et imposant certaines règles, il faut se garder d’intervenir soi-même et confier le travail à un électricien qualifié
En ce qui concerne l’éclairage, les pays en développement ne sont encore équipés que d’ampoules à incandescence ou de tubes fluorescents classiques. L’expérience montre que la longévité de ces composants bon marché, exposés aux coupures, fluctuations de tension… est en général réduite : il conviendra d’en acheter localement un certain nombre en réserve. Ne pas oublier que les tubes fluorescents cassés sont dangereux, à cause de la nature des produits chimiques de leur revêtement.
Dans les rues ou routes de certains pays, les câbles électriques mal arrangés sont parfois non isolés, mais à portée de main, et parfois même tombés à terre. Il faut bien entendu s’en écarter, ne jamais les toucher, et surtout mettre en garde ses enfants, si l’expatrié est venu en famille.
Restera ensuite à trouver les parades contre les coupures d’alimentation, si elles sont fréquentes : avoir une bonne dotation de lampes électriques portatives (dont frontales), avec une bonne réserve de piles, des bougies avec bougeoirs (attention au risque d’incendie), voire des lampes à pétrole, utiliser les rasoirs à lame plutôt que les rasoirs électriques. L’alimentation des ordinateurs personnels et de leur imprimante gagnera à être protégée contre les fluctuations de tension ou les coupures de courant par un « battery back-up » (petites unités comportant redresseur, batterie et onduleur).
Les coupures électriques signifiant en général l’arrêt des pompes, et donc de l’alimentation en eau, il sera vivement conseillé d’avoir dans l’appartement une réserve d’eau potable, périodiquement renouvelée (par exemple cinq jerricanes de 20 litres – avec une goutte d’eau de Javel ou d’hydrochlonazone pour leur stérilisation). Mais dans les pays où la potabilité de l’eau n’est pas assurée, on conseillera pour la boisson l’eau en bouteilles capsulées (ou procéder à la stérilisation de l’eau municipale avec les pastilles « ad hoc » vendues dans toutes les bonnes pharmacies). L’eau stockée dans des réservoirs situés sur les toits n’est en effet pas dans des conditions optimales pour le maintien de sa potabilité. On peut se laver avec, mais pour se brosser les dents, il vaut mieux utiliser l’eau en bouteille.
En ce qui concerne la cuisine, on préférera – comme la plupart des usagers locaux – les cuisinières au gaz butane en bouteille, plutôt que les cuisinières électriques. Ou alors au gaz de ville, s’il en existe une alimentation urbaine fiable.
En ce qui concerne le chauffage, ne pas oublier qu’il peut faire froid en hiver, même en climat subtropical. Plutôt que des radiateurs électriques, les appartements bien conçus ont des poêles à fuel domestique ou à bois. Des radiateurs radiants à butane sont aussi employés. Dans ce cas il faut alors bien s’assurer d’une bonne ventilation de l’appartement pour éviter l’asphyxie: nous ne les conseillons pas trop. Il vaut mieux prévoir une réserve de vêtements chauds, et de bonnes couvertures pour les lits.
En ce qui concerne l’eau chaude, le chauffe-eau électrique est plus sûr… s’il est de bonne marque (nous avons vu exploser des chauffe-eau électriques bon marché, mal conçus et réalisés, avec thermostats et soupapes de sécurité peu fiables). S’il a un volume suffisant, sa réserve pourra pallier aux coupures de courte durée. Dans le cas contraire il faudra faire chauffer une grande casserole d’eau sur sa cuisinière au gaz pour faire sa toilette. Ou prendre une douche froide, ce que ne craignent pas les sportifs !
Dans bon nombre de pays subtropicaux bien ensoleillés, les toits des maisons sont équipés de chauffe-eau solaires, installation relativement simple et économique, le soleil (quand il brille) étant gratuit et ne tombant jamais en panne…
En ce qui concerne l’électroménager, on déconseillera d’emporter son équipement personnel (réfrigérateurs, lave-linge ou lave-vaisselle), encombrant d’ailleurs, et souvent inadapté au contexte. Il faut voir quel est l’usage local et s’approvisionner sur place, si nécessaire : louer de préférence un appartement ou une villa meublée et équipée. Dans les pays chauds, un ou plusieurs climatiseurs sont en général installés à demeure : reste à savoir leur état. Un arrêt de climatisation en saison chaude par suite de coupure électrique a souvent un effet désastreux sur le moral des occupants ! A noter que dans les pays à bas coût de main d’œuvre, il est d’usage de faire laver son linge par sa femme de ménage ou par un artisan. Dans les pays à coupures fréquentes, il ne faut pas garder longtemps la nourriture dans les réfrigérateurs. On conseillera de disposer de congélateurs très bien calorifugés, capables de conserver le froid au moins vingt-quatre heures.
Dans ce genre de pays on se méfiera des ascenseurs, où la coupure de courant vous bloque irrémédiablement entre deux étages, et où la bonne organisation des appels de secours peut prêter à controverse. On peut à cela ajouter que l’entretien des ascenseurs est une vraie question, surtout si l’ascenseur est ancien, donc démuni de pièces de rechange : son bon fonctionnement dépend de la débrouillardise de l’électricien local… Habiter dans les étages supérieurs d’un grand immeuble permet d’avoir une vue splendide. Mais, d’expérience, devoir à chaque sortie descendre (avec la poubelle, si le vide-ordures est bloqué – certains occupants peu scrupuleux ne résistant parfois pas à la tentation de jeter de nuit leurs déchets par la fenêtre…) ou remonter à pied (avec ses provisions) un escalier sur douze étages ou plus manque de charme, surtout pour une mère de famille avec enfants ! C’est la raison pour laquelle on conseillera de chercher à se loger dans un petit immeuble ou une villa – ou, si le grand immeuble est la seule possibilité intéressante, ne pas loger au dessus du troisième étage.
Comprendre la situation électrique des pays à environnement difficile
Il faut comprendre comment fonctionne un réseau.
L’électricité doit être produite dans des centrales électriques, transportée à haute tension, et distribuée en basse ou moyenne tension après passage dans les transformateurs adéquats. Comme l’électricité ne se stocke pas, il faut en permanence ajuster la production à la consommation, ce qui est le rôle des dispatchings centraux.
Leur tâche est difficile, car prévoir l’évolution de la consommation est un art délicat, et les fluctuations admissibles de fréquence et de tension sont très limitées (quelques pourcents). Par ailleurs mettre en service des groupes de production ou faire fluctuer leur puissance n’est pas instantané : c’est plus rapide pour les barrages hydroélectriques, assez rapide pour les gros Diesels ou les turbines à gaz, plus lent pour les centrales à vapeur classiques au charbon ou au fuel, qui fournissent en général la plus grosse partie de la production. Quant aux éoliennes (quand il y en a), elles dépendent du vent…
Les coupures d’électricité sont :
– soit involontaires et imprévisibles tant au moment de leur survenue que pour leur durée, à la suite d’incidents (incidents climatiques par exemple), que ce soit sur les centrales électriques, les transformateurs, sur les lignes aériennes ou câbles enterrés transportant le courant. Les compagnies s’activent à les réparer ou à trouver des moyens de substitution (groupes électrogènes de secours). Les coupures peuvent être brèves (défaut fugitif sur les lignes), soit plus longues, à cause du temps nécessaire à la réparation (trouver la cause de l’incident, rassembler les équipes et matériels nécessaires, procéder à l’intervention, puis aux contrôles et essais avant remise en service)
– soit des délestages volontaires (load-sheddings) quand la production d’électricité est inférieure à la demande. Il est nécessaire alors de couper l’alimentation de gros consommateurs (grosses usines, parfois des villes complètes), pour éviter l’effondrement total du réseau sur l’ensemble du pays. Ces délestages sont parfois programmés et peuvent être annoncés à l’avance (par exemple en cas d’indisponibilité pour maintenance d’une grosse centrale), soit imprévus, quand il s’agit d’agir d’urgence (par exemple en cas d’avarie sur une centrale)
Quand une coupure imprévue arrive chez soi, la première chose à faire est de regarder le voisinage, (éclairage public par exemple) pour voir s’il reste alimenté. Si oui, la coupure provient de l’immeuble ou appartement (disjonction). Si non, la coupure est générale. Attention à ne jamais toucher de câble électrique pendant les coupures : le courant peut revenir de façon inopinée ! A noter que si l’installation électrique du logement est protégée par un disjoncteur, il faudra le réarmer lors du retour du courant.
La fréquence et la durée de ces coupures sont élevées dans les pays où les Etats et les citoyens n’ont que de très faibles ressources financières. Tout le monde veut bénéficier de l’électricité, mais les usagers n’ont pas les moyens de la payer à son juste prix. Pour des raisons faciles à comprendre, et en faciliter l’accès, les gouvernements fixent souvent à un niveau extrêmement bas le prix du kilowatt-heure. Ce qui n’empêche pas parfois la tentation de voler l’électricité, par de dangereux branchements sauvages.
Il s’ensuit que les compagnies, souvent d’Etat, sont financièrement exsangues. Elles ont d’ailleurs quelque peine à recouvrer leurs factures de leurs clients, par exemple quand elles doivent alimenter administrations publiques, hôpitaux ou industries elles-mêmes en grande difficulté financière.
Dans les Etats à environnement difficile, l’extrême pénurie financière a des conséquences sur les trois domaines de la production, du transport et de la distribution.
Cela joue :
– d’abord, sur la capacité à produire le courant, quand il n’y a pas assez de centrales électriques permettant de faire face aux besoins, ou pas assez de personnel qualifié pour faire face aux incidents de marche. Ou alors quand les restrictions financières ou autres ne permettent pas un approvisionnement en carburant suffisant, ce qui peut arriver pour les centrales vapeur alimentées au fuel, ou les générateurs Diesel alimentés en fuel léger ou gas-oil.
– ensuite quand la pénurie financière restreint les moyens de maintenance (entretien), pour la prévention des aléas de fonctionnement (maintenance préventive) ou les interventions nécessaires quand ils arrivent (maintenance curative). Cela concerne aussi bien les centrales électriques qui produisent l’électricité, les lignes de transport qui la véhiculent et sont particulièrement exposées, les postes de transformation, et la distribution jusqu’au client final.
Ces moyens de maintenance concernent aussi bien :
– le personnel, qui doit être assez nombreux et bien formé, surtout dans un domaine aussi dangereux que l’électricité
– les moyens d’entretien (outillage, véhicules spécialisés)
– la documentation technique (souvent mal conservée, pas à jour, ou écrite dans une langue peu connue ou mal pratiquée localement)
– et enfin et surtout, les pièces et éléments de rechange, dont l’approvisionnement a de tout temps été et reste le cauchemar de l’ingénieur en Outre-Mer.
Les unités de production utilisant les turbines à vapeur actionnant des alternateurs, qui sont le socle de base de la production électrique en milieu urbain, nécessitent chaque année une période d’entretien préventif de quelques semaines, pour le contrôle et la révision de leurs organes essentiels. Tous les sept ans, elles doivent s’arrêter trois mois environ, pour une grande révision, avec démontage complet. Dans les pays qui manquent d’électricité, la tentation du pouvoir politique est de ne pas autoriser ces périodes d’arrêt, pour ne pas aggraver à court terme la pénurie d’électricité. Politique désastreuse, qui engendre les avaries majeures et coûteuses, mettant hors service pour de longs mois les unités de production… et donc aggravant les pénuries dans le futur.
Le fait pour l’expatrié de comprendre le pourquoi de tous ces aléas n’a certes aucun effet sur leur résolution (sauf quand sa mission est de participer à l’amélioration du réseau). Mais il permet de ne pas trop en vouloir aux agents des compagnies d’électricité : ils font ce qu’ils peuvent, avec les moyens qu’ils ont.
En résumé, ô expatriés qui arrivez dans un pays nouveau pour vous, soyez sur vos gardes en ce qui concerne le courant électrique…
par Gérard Neyret




